«Madelaine avant l’aube» de Sandrine Collette et le Festival international de jardins, au cœur des Hortillonnages d'Amiens

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Nicolas, ce matin, une chronique sur l’un des romans les plus remarqués de cette année.

Celui de Sandrine Collette, oui, Goncourt des lycéens. Son roman s’appelle "Madelaine avant l’aube". C’est chez Lattès. On ne sait pas trop où l’on se trouve exactement, ni quand. Une contrée lointaine, une campagne perdue, comme souvent chez Sandrine Collette. "Le bout du monde", comme dit le narrateur. Où coule la rivière basilic, comme le serpent mythologique. On est dans un hameau, en tout cas, ça on le sait, qui s’appelle « Les montées ». Il y a là des sœurs jumelles, Ambre et Aelis. Et leurs maris : Leon et Eugene. Et il y a Rose, une vieille femme. Elle a eu deux fils, mais ils sont partis, ils ont quitté le "pays arrière". C’est rare, mais c’est comme ça. Toujours est-il qu’ils ne sont jamais revenus. Le narrateur, Bran, vit chez Rose. Elle l’a accueilli chez elle quand après un long vagabondage il est arrivé aux Montées. Il a ses secrets lui aussi, mais en attendant il nous raconte, il observe pour nous, il nous guide dans cette contrée âpre et dure, où l’on travaille une terre qui ne nous appartient même pas. On bosse pour le seigneur local.

Madelaine, c’est une petite fille. Elle a débarqué d’on ne sait où un jour dans le hameau. Affamée. Et affolée. Il a fallu que Rose la capture comme elle l’aurait fait avec une bête, elle lui a lancé une couverture sur la tête puis l’a ceinturée. Elle ne parlait pas, la petite, elle feulait. Elle crachait. Une enfant sauvage. Et puis, elle s’est calmée au bout de quelques jours. Elle est devenue amie avec Bran. Et le hameau l’a adoptée.

Et on suit la vie de cette enfant ?

Oui, mais on assiste surtout au changement qu’elle fait naitre. La force, la liberté de Madelaine réactive le village, rallume les volontés. On sent que ça va brûler, que ça va chauffer. Pourquoi ? Jusqu’où ? C’est ça, le talent de Sandrine Collette, entre autres, c’est sa capacité à faire monter la tension, sans faux suspens, de lancer une mécanique, une machine qui ne s’arrête pas. Et qui avance. Avec une bonne surprise au milieu aussi. Vous verrez.

"Madelaine avant l’aube" de Sandrine Collette chez Lattès.

 

 

Vanessa Zha

L e Festival international de jardins, au cœur des Hortillonnages d'Amiens

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«Madelaine avant l’aube» de Sandrine Collette et le Festival international de jardins, au cœur des Hortillonnages d'Amiens